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Photo du rédacteurLouis I. Rossi

Quelle alimentation pour une endométriose ?

Dernière mise à jour : 27 sept. 2022

Vous souffrez d'une endométriose et vous aimeriez trouver une alternative plus naturelle pour gérer les symptômes ?

C'est effectivement possible de prendre en charge l'alimentation pour réduire l'inflammation liée à l'endométriose, c'est même vivement recommandé. Malheureusement, encore trop peu de professionnels de santé sont formés à ce type de prise en charge. J'ai dû, personnellement me former de mon côté pour pouvoir aider au mieux mes patient.es.


Qu'est ce que l'endométriose ?


C'est la formation du tissu endométriale en dehors de l'utérus, cela peut avoir lieu sur les ovaires, les trompes de Fallope, les ligaments soutenants l'utérus ou encore la surface extérieure de l'utérus. Des fois, on peut aussi en retrouver sur l'intestin, la vessie ou les reins.

Une personne menstruée sur dix souffre d'endométriose.

L'endométriose est une maladie inflammatoire avec déséquilibres hormonaux. Elle entraine des douleurs cycliques qui reviennent le plus souvent avec les règles.

L'endométriose entraine lésions et kystes qui vont saigner en fonction des variations hormonales liées au cycle menstruel.


Quel sont les symptômes de l'endométriose ?


  • Des règles douloureuses

  • Des troubles digestifs

  • Des troubles urinaires

  • Des douleurs pendant les rapports pénétratifs

  • Des ménorragies, saignements abondants pendant les règles

Les douleurs peuvent être tellement intenses qu'on est incapable de travailler ou d'avoir une vie sociale normale.


Quels sont les traitements médicaux systématiques pour l'endométriose ?


Lors du diagnostic de l'endométriose, il est rare que l'approche naturelle et diététique soit proposée, le traitement médicamenteux à base d'hormones est privilégié.

Il existe différentes hormonothérapies en fonction des besoins:

  • Les contraceptifs oraux

  • Les progestatifs

  • Les dérivées d'androgènes

  • Les agonistes de la GnRH

Avec en plus quelques analgésiques et anti-inflammatoires non stéroïdiens pour les douleurs.

Les problèmes avec ses différents traitements, c'est qu'ils ont beaucoup d'effets indésirables.

Je discuterais dans un prochain article des effets de la pilule contraceptive notamment sur la santé et le bien-être mental.


Pourquoi les traitements médicamenteux pour l'endométriose sont à réduire ?


  1. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens ou AINS, entrainent une mauvaise gestion des processus inflammatoires. Ils peuvent induire une hyperperméabilité intestinale, qui va augmenter l'inflammation ainsi que les risques d'intolérances ou d'allergies.

  2. Les inhibiteurs de pompe à protons, pour traiter les reflux gastriques. Déjà ils sont toxiques pour les reins, ils entrainent aussi une diminution de la digestion des protéines ce qui entraine une dysbiose (dérèglement du microbiote) qui augmente l'inflammation. Ils augmentent aussi le risque d'ostéoporose avec survenue d'une ménopause artificielle. Ils entrainent une carence en plusieurs vitamines et minéraux comme le magnésium, directement lié à une augmentation de l'inflammation.

  3. Le paracétamol, souvent donné pour la gestion des douleurs. Il épuise le glutathion (antioxydant) et donc augmente le stress oxydant puis l'inflammation.

  4. Les opiacées, pour les douleurs. Ils entrainent une accoutumance avec l'apparition d'une constipation entrainant une dysbiose avec un risque de SIBO (une accumulation bactérienne au niveau intestinale)

  5. Les dérivées de progestérone, augmentent la prise de poids, avec une augmentation de la matière grasse et donc une inflammation. De plus, elles augmentent les troubles digestifs avec plus de constipation et donc une dysbiose.

  6. Les analogues à la GnRH augmentent la colonisation microbienne au niveau de l'utérus et entrainent un risque d'endométrite.


Comment manger pour diminuer les symptômes de l'endométriose ?


L'alimentation va avoir un impact non négligeable sur les symtpômes de l'endométriose ainsi que l'évolution de la maladie.

Elle va permettre:

  • Une réduction de l'inflammation

  • De lutter contre le stress oxydatif, un facteur déclencheur de l'endométriose

  • De moduler l'équilibre hormonal, grâce à la détoxification hépatique qui va venir évacuer les excès notamment en oestrogènes.

  • De diminuer l'exposition aux perturbateurs endocriniens

  • De réduire les troubles digestifs

Pourquoi changer son alimentation face à l'endométriose est efficace ?

Premièrement, en réduisant l'inflammation et le stress oxydatif, on entraine une réduction des mécanismes impliqués dans l'endométriose voire une interruption de ses mécanismes.


Quel sont les conseils alimentaires pour l'endométriose ?


  1. Enlever toutes les sources de perturbateurs endocriniens, notamment les pesticides, les perturbateurs endocriniens retrouvés dans les cosmétiques et les produits ménagers polluants.

  2. Réduire sa consommation de viande rouge et de graisses saturés, en privilégiant une alimentation plus végétale au quotidien.

  3. Réduire sa consommation de produits laitiers de vache, en privilégiant des produits laitiers de brebis ou chèvre ou encore des produits à base de soja. Il a été observé chez beaucoup de personnes menstruées un soulagement lié à l'arrêt des produits laitiers, même si spécifiquement à l'endométriose aucune étude ne prouve cette approche. L'idéal est donc de tester et d'observer les effets sur vous.

  4. Réduire sa consommation d'alcool ainsi qu'en graisses trans (margarines ou autres produits transformés) ainsi qu'augmenter sa consommation en oméga 3, anti-inflammatoire et souvent en carence dans notre société actuelle. Pour cela, privilégiez des produits animaux labellisés Bleu Blanc Coeur ainsi que des huiles, graines et noix riches en oméga 3 (lin, chanvre, colza, noix de grenoble)

  5. Dans le cadre de douleurs très fortes, il a été observé une réduction des douleurs suite à l'éviction du gluten. Privilégiez des farines, pâtes, pains et céréales sans gluten et évitez-le dans les produits transformés en contenant.

  6. Dans le cadre de troubles digestifs, un régime pauvre en FODMAPS peut être utile à mettre en place pour observer les effets.

Ses informations peuvent être difficiles à mettre en place et entrainer beaucoup de restrictions et de frustrations. Il est essentiel de se faire accompagner si vous voulez modifier votre alimentation de manière drastique pour éviter l'impact sur votre bien-être mental au maximum. Le but est de rester bienveillant.e avec soi.


Quels aliments privilégier pour une endométriose ? Quels compléments alimentaires prendre pour une endométriose ?


Une cure d'oméga 3:

Anti-inflammatoires, on est souvent carencé. Malheureusement, les mers sont maintenant très polluées, il faut donc privilégier des huiles de poisson décontaminées ou oméga 3 à base d'algues marines.


Du curcuma à volonté!:

La curcumine, molécule contenue dans le curcuma, est antioxydante et anti-inflammatoire. Elle a aussi des effets antalgiques et réduit les douleurs prémenstruelles. Elle permet d'améliorer l'utilisation des oméga 3 végétaux.

Dans le cadre d'une hyperperméabilité intestinale, elle permet de corriger cette perméabilité et à une action positive sur le microbiote.


Le gingembre dans toutes vos préparations:

Anti-inflammatoire et antioxydant, il permet aussi d'améliorer la digestion. Il réduit aussi les risques de ménorragies en complément. Associé au curcuma, il adoucit son goût terreux et le rend plus agréable en boisson ou en plats.


Le magnésium :

Il diminue les spasmes, crampes et réduit la fatigue. Il permet de réduire le stress au quotidien et améliore le sommeil. Il est aussi antalgique et anti-inflammatoire. Une cure encadrée de temps en temps ou de manière plus ponctuelle sous forme transcutanée.


La mélatonine:

Pour le sommeil, elle est très connue, mais elle est aussi antioxydante et antidouleur. Une cure est intéressante à tester dans le cadre de fortes douleurs.


Des probiotiques au quotidien:

Il est essentiel d'avoir une alimentation riche en probiotiques grâce aux produits fermentés et aux boissons fermentées. Le microbiote est essentiel pour détoxifier le corps des excès en oestrogènes et pour son impact anti-inflammatoire. Il peut être utile de faire une cure d'un probiotique, le Lactobacillus Gasseri. Dans le cadre d'un syndrome de l'intestin irritable avec une prévalence de diarrhées, très fréquent pour une endométriose, ce probiotique permet de diminuer les douleurs ainsi que les dysménorrhées.


Le romarin frais, en tisane ou en complément:

Le romarin est antioxydant et permet de détoxifier les excès d'oestrogènes. Il permet aussi de réduire les saignements et les douleurs.


Le thé vert, 2 à 3 tasses par jour:

Le thé vert contient un puissant antioxydant et anti-inflammatoire, l'EGCG. Il permet la détoxification des oestrogènes et l'idéal est d'en consommer tous les jours. Il peut même réduire un fibrome utérin, dans ce cas en complément, il sera plus efficace. Tout comme le thé oolong, le thé vert permet aussi de diminuer les dysménorrhées.


La quercétine dans le chocolat noir, les oignons ou encore les câpres:

La quercétine est un flavonol anti-inflammatoire qui peremt notamment d'augmenter la biodisponibilité des catéchines du thé vert (antioxydants). Il permet de renforcer la barrière intestinale.


Le resvératrol dans le raisin rouge, les fruits rouges et les cacahuètes:

Le resvératrol est un polyphénols qui a une action antioxydante et anti-inflammatoire. Sous forme de cure, il faut privilégier la forme micronisée.



Beaucoup d'informations et il existe encore beaucoup d'études sur le sujet de l'endométriose et son traitement naturel. C'est malheureusement un peu en retard vue la prévalence de la maladie et je sais à quel point on peut se sentir submergé.es par toutes ses informations face à une souffrance aussi handicapante. Je peux bien sûr vous accompagner dans la mise en place de certains conseils nutritionnels au quotidien et n'hésitez pas à me contacter pour qu'on en discute un peu.

Si vous voulez prendre rendez directement sur mon site pour une consultation en visio ou sur Montpellier, c'est par --> ici


Source:

Fabien Piasco, diététicien spécialisé en micronutrition - Endométriose, une approche naturelle.

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